Voici un étrange fragment. Une jeune guerrière chante une prière à Brehan, en souvenir de ce qu’il fit.
Dieu qui me mène au combat,
Tu vois le fond de mon cœur.
Tu sais le trouble qui y règne,
Mais toi aussi, tu connais,
Le chagrin qui trouble l’âme.
Fils unique d’Aglarana,
Celle qui conduisit les hommes,
Devant Artherk le Premier,
Pour être là relevés,
Par Lui, ton tout-puissant père.
Seigneur qui toujours me guide,
Encore jeune, dans la forêt,
Tu chassais, sonnant ton cor,
Le sanglier, plein de force
Comme toi dans la bataille.
Au cœur de la forêt verte,
Se tient silence, dans l’Aire
Consacrée, où se recueille
Ta mère, pour prier Artherk,
Cachée au monde par les chênes.
Et toi, poursuivant encore,
La bête toujours traquée,
Tu ne vois pas vers quels arbres
Elle se réfugie alors.
Tu lances ta javeline.
Arme maudite, elle traverse
La haie d’arbres, telle est ta force,
Mais se fiche dans le cœur
Priant, de cette mère-là,
Que pourtant tu aimes tant.
Regardant ses yeux mourants,
La douleur qui t’envahit,
Te fit crier vers Artherk,
Pour qu’il sauve l’Ame des Hommes,
Sans qui mourraient les Humains.
A ton appel, le Premier
Répondit. Il ne put pas
Voir l’humanité périr.
Transformant Aglarana,
Il la rendit comme un chêne.
Sans elle, l’homme devait mourir,
Mais ce don fait à Son fils,
Fut aussi le don aux hommes
Du libre-arbitre, pour combattre
Le Chaos, avec ta force.
Seigneur, toi qui me conduis,
Tu sais quel amour en moi,
M’entraîne jusqu’à ton courage,
Simple mortelle, vers ta force,
Bénis-moi, jour de bataille.